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Tous unis contre la recherche, l'exploration et l'exploitation des gaz et huile de Schiste
20 avril 2012

Présentation huile de schiste

Qu’est-ce que le gaz et l’huile de schiste ?


Le gaz de schiste et l’ huile de schiste sont des hydrocarbures contenus dans des roches sédimentaires argileuses, situées entre 1 et 3 kilomètres de profondeur, qui sont à la fois compactes et imperméables.

Le gaz de schiste

C’est un gaz "non conventionnel", c’est à dire un gaz qui se trouve piégé dans la roche et qui ne peut pas être exploité de la même manière que les gaz contenus dans des roches plus perméables. Son exploitation nécessite le plus souvent des forages horizontaux et une fracturation hydraulique de ces roches profondes. Le gaz remonte à la surface à travers un tube en acier puis rejoint un gazoduc.

L’huile de schiste

Il s’agit de pétrole contenu dans une roche que les géologues appellent « roche mère ». Cette roche mère était initialement un sédiment marin très riche en matière organique (comme par exemple le plancton). Avec l’enfouissement au cours des temps géologiques, la matière organique sous l’effet d’un accroissement de la température s’est transformée en pétrole qui imprègne la totalité du sédiment devenu une roche microporeuse et imperméable (c’est-à-dire dont les pores de taille microscopique ne communiquent pas entre eux).
Une partie du pétrole contenu dans la roche mère a été expulsée et a migré vers le haut jusqu’à rencontrer une roche magasin (appelée "poche" populairement) protégée par une barrière étanche pour former un gisement dit « conventionnel ». Une autre partie du pétrole, plus importante (appelé "huile de schiste" populairement), est restée piégée dans la roche mère pour former un gisement de pétrole dit « non conventionnel ».

 

Impact environnemental de l'exploitation industrielle

L'extraction du schiste bitumineux a des effets sur l'environnement. Ces effets sont plus prononcés avec les méthodes d'extraction en surface qu'avec les méthodes souterraines. Ils sont de différentes sortes : drainage minier acide (oxydation due à l'exposition à l'air et à l'eau d'affleurements de minéraux), déversement de métaux dans les eaux de surface et les eaux souterraines, augmentation de l'érosion, émissions de gaz sulfurés et pollution de l'air par les particules produites lors des phases de transformation, transport et les activités annexes.

En 2002, environ 97 % de la pollution de l'air, 86 % des déchets et 23 % de la pollution de l'eau en Estonie provenait de l'industrie de l'énergie, qui utilise le schiste bitumineux comme source principale de carburant.

L'extraction de schiste bitumineux est dommageable à la richesse biologique du terrain et à son écosystème. La combustion et le traitement thermique génèrent des déchets et émettent dans l'atmosphère du dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre. Il génère plus de gaz à effet de serre que les carburants fossiles conventionnel. La section 526 de la loi sur la sécurité et l’indépendance énergétique (Energy Independence And Security Act) interdit aux agences gouvernementales américaines l'achat de pétrole produit par un processus qui génèrerait plus de gaz à effet de serre que le pétrole conventionnel. Le processus expérimental de transformation in-situ et les technologies de capture et stockage du carbone, s'ils pourront diminuer dans l'avenir certaines de ces inquiétudes, risquent cependant de causer d'autres problèmes comme la pollution des nappes phréatiques.

Certains analystes ont exprimé leur préoccupation sur l'utilisation de l'eau par l'industrie du schiste bitumineux. En 2002, elle utilisait 91 % de l'eau consommée en Estonie. En fonction des technologies utilisées, l'autoclavage hors sol utilise entre un et cinq barils d'eau par baril d'huile de schiste produit. Une étude sur l'impact environnemental publiée par le département de gestion du territoire (US Bureau of Land Management), estime que l'extraction hors sol et l'autoclavage produisent 8 à 38 litres d'eau souillée par tonne d'huile de schiste. On estime que la transformation in-situ utilise environ un dixième de cette quantité d’eau.


Quels sont les risques pour l’environnement de l’exploitation des gaz de schiste ?

L’exploitation des gaz de schiste a deux conséquences potentiellement majeures pour l’environnement :

  • La première est mondiale, la consommation de gaz participant à l’effet de serre et donc aux changements climatiques. L’effet varie suivant l’énergie à laquelle elle se substitue.

  • La seconde conséquence est locale avec notamment des risques de pollution des nappes souterraines par manque d’étanchéité des forages et de pollution des sols (en cas de fuite des canalisations). La consommation d’eau est élevée (15 000 à 20 000 m3 par puits). L’implantation des machines à forer et des installations connexes peut émettre du bruit et avoir un impact important sur les paysages.

 

Historique

 Le permis, dit «Château-Thierry», autorise l'exploration aux alentours de Doue sur une superficie de 830km2, l'ensemble du pays de Meaux, une partie du pays gressois et fertois seront touchés. Il a été accordé le 4 septembre 2009 à la société Toreador, une société française, qui s'est associée avec Hess, une société des États-Unis, pour essayer de trouver et d'exploiter le pétrole présent dans les roches.

 

Face à la protestation des mouvements citoyens, la ministre de l’écologie a décidé de suspendre tout les permis de recherche jusqu’en juillet 2011, le temps de clarifier les conditions environnementales. Cependant un forage dont l’autorisation a déjà été accordée, concernant l’huile de schiste reste prévu dans la région de Château-Thierry.

 

 

 

La Loi n° 2011-835 du 13 juillet 2011 visant à interdire l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique et à abroger les permis exclusifs de recherches comportant des projets ayant recours à cette technique.

 L'objectif de la proposition de loi a évolué au cours des débats parlementaires en mai juin 2011 pour devenir au final un texte-compromis. En effet, si il était initialement prévu d'interdire tout recours à la fracturation hydraulique, la loi promulguée en juillet 2011 permet une expérimentation scientifique encadrée et contrôlée par une commission spécialement désignée.

Selon l'article 1er de la loi, l'exploitation et l'exploration des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par des forages suivis de fracturation hydraulique de la roche, sont interdits sur le territoire national.Si cet article interdit de manière claire la fracturation hydraulique, les articles 2, 3 et 4 de la même loi introduisent une dérogation possible pour l'expérimentation scientifique. L'article 2 de la loi instaure une Commission Nationale d'Orientation pour le suivi et l'évaluation des techniques d'exploration et d'exploitation qui émet un avis public sur les conditions de mise en œuvre des expérimentations produites à des fins scientifiques.

La loi ne précise aucunement la définition de la fracturation hydraulique et n'apporte aucune information concernant les modalités de mise en oeuvre de « l'expérimentation scientifique ». Ce flou entretenu par le législateur, laisse une place à l'interprétation du texte qui pourrait s'avérer favorable aux sociétés détentrices des permis pour contourner la loi et donc préjudiciable au mouvement citoyen hostile aux projets (collectifs, élus). A noter que le Code Minier exonère d'autorisation les travaux de recherche relatifs aux hydrocarbures, une simple déclaration est obligatoire. Comment expliquer ce régime d'exception si ce n’est que par la prise en compte de l’enjeu énergétique sans prendre en considération l’ampleur des conséquences environnementales et de santé publique. L'opinion publique se sent trompée et reste en attente de procédures transparentes et claires.

Les permis de recherches accordés, dont celui dit de Château-Thierry, sont toujours d'actualité. L'article 3 de la loi laisse aux titulaires des permis de recherches, un délai de deux mois pour remettre un rapport à l'administration qui délivre les permis pour préciser les techniques employées ou envisagées. L'autorité publique dispose d'un délai de trois mois à compter de la promulgation de la loi pour rendre les rapports publics et pour publier au journal officiel la liste des permis exclusifs abrogés.

Reste à savoir ce qui va changer entre le rapport de demande initialement remis à l'administration pour obtenir les permis et les nouveaux rapports déposés dans le délai de deux mois : les exploitants ont-ils tout déclaré sur les techniques utilisées ? Le savoir-faire pour exploiter est relativement limité et peu renseigné sur le plan technique. A cela s'ajoute le secret industriel et la complexité des techniques employées ce qui complique l’information du grand public.

Aucune des étapes de recherches d'hydrocarbures n'est anodine y compris à des fins scientifiques par fracturation hydraulique. Cette méthode introduit une phase sismique puis un forage (ou carottage) avant l'injection d'eau sous pression mélangée à des produits chimiques.

Vouloir profiter d'une ressource située à plusieurs milliers de mètres de profondeur afin d'en extraire le méthane fossile (ou les huiles), représente un risque sanitaire et écologique grave qui pourrait vite s'avérer incontrôlable. Le retrait de tous les permis dont l'objet est la recherche, l'extraction, la prospection de puits de gaz/liquides de schiste doit s'effectuer dans les meilleurs délais.

Octobre 2011

 

Le gouvernement français annonce avoir saisi « le Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGIET) en vue de l'abrogation des trois permis suivants : Nant (détenu par la société Schuepbach), Villeneuve-de-Berg (Schuepbach) et Montélimar (groupe Total) », effaçant ainsi la signature de Jean-Louis Borloo par laquelle ces permis avaient été attribués en mars 2010 dans l'opacité la plus totale. Il en reste 61 en vigueur.

22 mars 2012

Rapport final de la Mission d’inspection sur les gaz et huiles de schiste.

Commandé en février 2011, ses conclusions nous sont connues :

 Il suffit de demander, la fabrique du consentement est prête à démarrer.

Condensé des « arguments » qui y sont  assénés :

1 -  la fracturation hydraulique ne provoquera pas de dégâts en France comme aux Etats-Unis, au Canada et ailleurs. Rien à craindre, nos ingénieurs maîtrisent la situation.  Ils ne feront pas les mêmes bêtises, ils inventeront une fracturation propre.

2 -  les Etats-Unis ont laissé faire n’importe quoi, mais en France,   l’administration veille. Cela ne se passera pas comme ça…

3 – on va créer une commission nationale associant l’industrie, les politiques, la « société civile » ; elle se réunira…deux fois par an…

4 – la population ignore les « avantages «  de l’exploitation de l’huile et du gaz de schiste, l’inquiétude découle d’un déficit d’information…

5 – on va intéresser les collectivités locales à l’affaire, avec quelques retombées fiscales…

6 - Le cadre légal doit être assoupli pour mettre un terme aux « difficultés » à l’exploration et à l’exploitation de cette ressource… Il y va de notre développement économique. C’est un « enjeu géopolitique » majeur…

Le rapport envisage les étapes de sortie de crise (entendez par là la gêne occasionnée par la loi du 13 juillet 2011).

 

Ce rapport rendu public par le gouvernement n'exclut pas des "évolutions législatives" si l'innocuité environnementale d'une telle technique venait à être démontrée.

Dans cette optique, une Commission nationale d'orientation, de suivi et d'évaluation des techniques d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures liquides et gazeux a été officiellement créée le 22 mars par décret. Composée de 21 membres titulaires, dont cinq représentants de l'Etat, et douze membres nommés par les ministères concernés incluant trois représentants d'associations écologistes, trois de l'industrie gazière, trois des personnels de ces industries et trois personnalités scientifiques, elle devra notamment étudier la possibilité d'une "exploitation propre" de ces hydrocarbures.

Alors que le gouvernement "se targue d'être le premier au monde à avoir « interdit » le recours à la fracturation hydrolique, pourquoi cette évaluation des risques'' par une telle commission quand ''tant d'études scientifiques indépendantes démontrent de manière certaine la dangerosité de cette technique" ?

Comme au Québec, sa composition fait la part belle aux industriels, aux politiques, aux experts, puisque ne siégeront que trois représentants d'associations agréées pour la protection de l'environnement "mais, à côté des cinq représentants de l'Etat, y siégeront aussi trois représentants des entreprises gazières et pétrolières, ainsi que trois représentants du personnel de ces industries" et trois personnalités désignées en raison de leur compétence scientifique "laissée à l'appréciation du seul ministre de l'Industrie".





 



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